L'au-delà dans le miroir n'est pas une enquête sensée parvenir à une explication des phénomènes parapsychologiques. L'axe principal de cet ouvrage reste la considération, la mise en lumière de l'importance que peut jouer l'intelligence émotionnelle dans les phénomènes d'apparition.
L'au-delà dans le miroir essaie de faire état non pas de l'existence d'une vie après la mort mais plutôt de la faculté humaine à dépasser les limites métaphysiques qui nous régissent.
En écartant toutes les hallucinations pathologiques de son terrain d'études, Amoroso dresse la tableau d'un certain nombre de personnes connues ou inconnues du grand public.
Nous pouvons trouver en effet, quelque soit la personne, la culture et sa société, ce même tenant et ce même aboutissant : cette perpétuelle volonté de prendre contact avec un défunt proche ou inconnu, au sens plus large du terme, avec les "ancêtres". Cette volonté humaine propre au fonctionnement du genre a parcouru les millénaires s'en jamais s'essoufler. Elle prend de plus en plus de véracité, curieusement, grâce à la science malgré son travail de démentellement, de mis en place d'une notion de réel et de temps. Nous assistons de nos jours à une collération de l'occulte à des modes opératoires cliniques qui contribuent à la recherche authentique de nos origines. Nous avons la possibilité de rendre palpable ce qui était resté depuis tant de millénaires uniquement une affaire de foi. La croyance s'est étendue de façon significative sur ce pan de nos recherches.
Aussi, nous voyons depuis plus d'un siècle et demi, un certain nombre de scientifiques qui contribuent à ce travail de terrain. La nature de ces manifestations sont tellement aléatoires et tellement liée à la capacité de la personne mise en cause qu'il est quasiment impossible de les organiser pour certifier de leur authenticité. Aux vues des défrichages successifs que l'auteur mène, l'accent est mis sur la collération de la psychologie de l'individu et l'apparition qui lui est liée. Une fois que le bilan mental a pu être fait, une fois que l'on a attesté de l'intégrité psychique de la personne, l'évènement qu'il l'a frappé ne peut être rejeté sans une once de curiosité et d'attention. Les sceptiques peuvent toujours nous expliquer que dans toutes les expériences paranormales intervient souvent ce qui est communément nommé "l'expérience personnelle" venant se heurter à l'argument rationnel que l'on agite comme une fin en soi, le fait est que cette démarche de tirer à soi les éléments d'enquête pour étayer sa théorie n'est en rien une démarche scientifique. Il faut changer d'hatitude et revenir à une mise en table rase des manifestations. Il est étonnant de constater autant de mauvaise foi à ce sujet.
Nous ne pouvons pas nous servir de l'expérience personnelle comme d'une preuve, celle-ci étant en soi subjective, certes. Mais le problème n'a jamais été de tenir un propos voulant porter l'expérience personnelle comme suffisante. Il semblerait que ces scientifiques ayant réponse à tout se joue eux-mêmes de leur propres devoirs. Ramener un évènement à la seule expérience du sujet est un des moyens de faire la lumière sur ce qui s'est passé. On peut toujours contredire les analyses du neuro-psychiatre qui mène ses investigations, il ne reste pas moins que les états phénoménologiques de l'être humain ne se pliera jamais au bon vouloir d'une rhétorique quelconque.
C'est un domaine très complexe où s'imbriquent, au-delà les méthodes, le sensible et l'intuitif dans l'examen objectif de la nature d'un évènement, une tentative de mieux percer le mystère de certaines pathologies ou à l'inverse de certaines capacités psychiques de certains patients. Nous ne sommes qu'au début d'un tatonnement long et périlleux parce que cette discipline connaît un nombre insensé de dérives et d'abus, liés, non pas à une mé-connaissance mais plutôt à une véritable mal-veillance. Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins et ce précepte est porteur des plus grands non-sens de la nature humaine.
Cet ouvrage essaie de faire état de l'existence de forces psychiques inconnues qui seraient dans la grande majorité des phénomènes la cause de l'apparition, de la manifestation.
Pour expliquer succintement le principe de l'"étude", Amoroso s'est inspiré de Raymond Moody pour mettre en place le système de "psychomanteum", le face-à-face avec le miroir. Sur une sélection des patients permettant de retirer tout psychotique, le face-à-face avec le miroir permet non pas de rentrer en communication avec un défunt, ce dont le patient est persuadé, mais de pouvoir lâcher toute l'émotion contenue que des analyses et des ordonnances n'ont pu faire accoucher. C'est un moyen de faire prendre conscience au patient de la spiritualité qui l'habite et surtout de rendre compte de la puissance émotionnelle. Ces expériences sont cependant, comme toute expérience dans le domaine de la parapsychologie irréproduisible et incontrôlée.
Ce principe du miroir comme support d'une projection mentale n'est pas nouveau. Entré dans le cadre d'un traitement, par contre, c'est véritablement récent. Cela doit faire frissonner nos amis les sceptiques qui doivent présager des dangers de ce genre de pratiques. Mais ils ont tout à fait raison. Cependant, il ne faut pas tout mettre dans le même sac où bien pire encore en venir à penser que "de ce qu'un fait vous semble étrange, vous concluez qu'il n'est pas. On a vite fait de dire que c'est puéril. Ce qui est puéril, c'est de se figurer qu'en se bandant les yeux devant l'inconnu, on supprime l'inconnu", dixit Victor Hugo, dont nous connaîssons bien son intérêt pour la disciplisne médiumnique.
Nous croyons maîtriser les choses mais il n'y a pas plus contradictoire que d'exercer une discipline ayant pour vocation d'examiner les tranches de la "réalité" et de ne s'en tenir qu'au moule que nous avons dessiné et qui n'est en rien représentatif du monde.
Cet ouvrage n'apporte pas de pièces fondamentalement nouvelles à celui qui s'intéresse à ce domaine depuis longtemps, mais il est une pierre de plus à la volonté de mieux comprendre le cerveau et d'initier certaines personnes désireuses de découvrir la discipline. Nous pouvons coller toutes les étiquettes que nous voulons à ces recherches, il n'y en a pas une qui permettrait au final de nous rassurer en nous donnant des réponses. Bien au contraire. C'est la pleine conscience des choses qui permet d'avoir le sentiment de toucher à plus que la mingre contingence dans laquelle nous évoluons.
L'au-delà dans le miroir en vient à présenter quelque cas échappant à l'explication. Ces histoires de vie sont en quelque sorte ces énigmes qui jalonnent nos siècles auxquels nous avons apporté aussi toute une fantasmagorie édifiante. Un ouvrage qui essaie de rendre compte de l'infinité des facultés humaines, celles qui servaient nos ancêtres il y a des millénaires mais aussi celles qui ont résisté à la mise en forme du monde par une minorité de puissants.
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p.7 La parapsychologie moderne considère cette apparition (d'un défunt sous l'aspect d'un être réel - revenant) comme de nature purement hallucinatoire, sans rejeter pour autant le possible caractère paranormal de certaines de ces hallucinations.
Le paranormal englobe tous les phénomènes d'existence établis ou non dont le mécanisme et les causes, inexpliquées dans l'état actuel de nos connaissances seraient imputables à des forces de nature inconnue d'origine notamment psychique.
P.8 Il est indiscutable qu'il existe chez tout individu, et plus particulièrement chez certains êtres particulièrement sensibles, de véritables facultés psy que l'on regroupe généralement en deux parties : d'une part les perceptions dites extrasensorielles, d'une autre les facultés dites psychokinétiques.
Ces facultés permettraient à certains d'exercer une action sur l'environnement phychique sans recourir au système moteur de leur organisme. La perception extra-sensorielle comprend :
la télépathie
la clairvoyance
la prémonition
p.10 Hormis quelques malades déments que j'ai volontairement éliminé de mes travaux, nul ne demeure insensible à la disparition d'un défunt, et c'est parce que cette existence est inexistante que la plupart s'accrochent à des sectes, des religions, à l'illusion de la survie, à l'achat de couronnes mortuaires particulièrement coûteuses, à des périgrinations répétitives au cimetière ; en bref, le déni de la mort est constant, on veut coûte que coûte retrouver, cenverser, revoir cet être cher.
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Le monde que nous touchons n'est qu'une construction de notre vision, mais notre cerveau est bien plus qu'un conglomérat de neurones et d'articulations dites synaptiques, il est transcendé par une spiritualité immortelle et mieux que cela, je crois éternelle. C'est ce noo-néo-cortex (néologismes de Guitton voulant définir la transcendance de l'esprit sur la matière.), ce supra-cortex cher à Jean Guitton, qui pourrait expliquer les fantasmes de Teilhart de Chardin et les états de conscience altérée de Patrick. Il y a dans le monde des centaines de milliers sinon de millions de personnes qui ont vécu ce type d'expériences mais n'osent en parler de crainte d'être prises pour des malades mentaux voire d'y perdre leur réputation s'il s'agit de scientifiques et je demande au lecteur de me croire : le sérail scientifique surabonde de savants ayant vécu ce type d'expérience mais jugeant prudent de se taire.
Le domaine de l'art est édifiant sur ce point. J'y ai maintes fois insisté, je ne cesserai de le faire car l'art a permis à certains génies des productions artistiques immortelles : le génie a pour lui de particulier d'enjamber les siècles. Raymond Moody rappelle la fameuse histoire de Stendal, fréquemment constatée à Florence, ville éternelle dans le domaine artistique. Ce syndrome de Stendhal a été rapporté par une psychiatre italienne. Il s'agit de touristes japonais dont on sait qu'ils travaillent encore plus d'habitude la semaine qui précède leur départ en vacances et qu'ils arrivent donc épuisés et démunis de toutes stimulations intérieures. Lorsqu'ils arrivent à Florence et contemplent les grands chefs-d'oeuvre italiens, l'émotion les terrasse. Certains font même une mini dépression nerveuse. Au bout de quelques jours de traitement, ils sont à nouveau sur pied ; il est compréhensible que lorsqu'un individu n'a pas fait depuis longtemps appel à ses sens car il s'est tué au travail, son esprit est comme terrassé par la beauté de l'art...
A condition d'avoir un minimum de sensibilité, d'aimer ce qui est beau, d'apprécier la musique, de distinguer les couleurs, d'aimer les belles formes, aucun d'entre nous ne peut rester insensible à l'aventure artistique. Par l'art, nous dit Proust, nous pouvons sortir de nous, savoir ce que vaut un autre univers qui n'est pas le même que le nôtre et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qui peut y avoir dans la lune... L'art s'oppose à la science, laquelle n'est conçue que comme une pure connaissance indépendante des explications, art et sensibilité sont absolument indissociables, la racine grecque esthésis correspond à la sensibilité. Valéry rappelait opportunément que "esthétique" et "esthésique" sont très proches, ce rapprochement paronymique est troublant, il conforte notre propos. Je m'avancerais témérairement en disant que n'importe lequel d'entre nous, se livrant à la communication avec les défunts entreprend une création artistique : l'art, c'est la création d'objets ou de mises en scène spécifiques, destinées à produire chez l'homme ou chez la femme un état de sensibilité particulier plus ou moins lié au plaisir esthétique...
Le syndrome de Stendhal est la preuve même que les plus belles merveilles artistiques, conçues par des latins, des italiens en l'occurence, sont parfaitement accessibles à des japonais alors que théoriquement la langue, les moeurs, l'approche écologique sont si différentes. Comment pourrait-on expliquer le succès inimaginable de Beethoven et de Mozart auprès de la population chinoise ? J'ai vu des enfants mongoliens, dans une salle de récréation interrompre leurs activités ludiques devant la Lettre à Elise ou un menuet de Mozart. Le dirai-je et le crierai-je très fort, c'est l'appel au coeur qui compte et non la construction intellectuelle aussi sophistiquée soit-elle. Crick, génial dévouvreur de la structure de l'A.D.N., judicieusement récompensé comme tel par un Nobel prestigieux veut nous persuader que nous ne sommes qu'une population de neurones, et qu'il n'est pas téméraire d'imaginer la construction d'une intelligence artificielle comparable au cerveau d'une grenouiile... pourquoi pas ? J'AFFIRME TOUT AUSSI TEMERAIREMENT QUE LE MONDE DES ARTISTES, CELUI PRIVILEGIE PAR DIEU, EST ET SERA TOUJOURS INACCESSIBLE A TOUTE CONSTRUCTION INTELLECTUELLE AUSSI SOPHISTIQUEE SOIT-ELLE.
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Nous vivons tous, quels que soient notre sexe et notre âge, dans une écologie que nous commençons de connaître. Ce fameux magnétisme émane-t-il de nous-même ou émane-t-il de l'entourage ? Et bien, le biomagnétisme existe, il est aussi bien animal qu'humain, il est constitué de cette sensibilité, cette réactivité des êtres vivants au champ magnétique terrestre et au champ magnétique artificiel d'intensité comparable à celui-ci.
Partons des insectes, aboutissons à l'être humain dans toute sa splendeur, faisons-le évoluer à la surface de la Terre, hic et nunc, voyons ce qui se passe. Tous les scientifiques réunis, croyants et incroyants cautionnent mot pout mot les propos suivants : les mouches grises de la viande (sarcophaga) se posent neuf fois sur dix selon une orientation magnétique nord-sud ou est-ouest sur un plan horizontal, ce qui ne peut pas être l'effet du hasard d'autant moins que les 10 % restants s'orientent strictement vers le nord-est ou le nord-ouest.
Placées dans un champ de 40 gauss, elles s'orientent parallèlement ou perpendiculairement à ce champ. De même, un petit escargot (nassorius) et une planaire (dugesia) orientent leur déplacement d'une façon différente selon l'orientation et l'intensité du champ magnétique expérimental dans lequel on les place. D'autres résultats positifs ont été obtenus, en matière de biomagnétisme chez des espèces très diverses, notamment le volvox. Le volvox est un protozoaire d'eau douce dont les cellules possédant de la chlorophylle et deux flagelles peuvent former des colonies sphériques d'un millimètre de diamètre. Les intensités utilisées vont de 1,5 à 5 gauss (le champ terrestre émet environ 0,2 gauss). Selon Yves Rocard, l'homme possède une haute sensibilité différentielle au magnétisme naturel. Il perçoit aisément les gradients inférieurs à un millioersteds par mètre. L'exploration biomagnétique du corps humain est devenue possible, faite à distance totalement inoffensive, elle permettrait en particulier la détection des obturations coronariennes, des malformations cardiaques foetales et la surveillance des conioses professionnelles (soudeur à l'arc, travailleur à l'amiante).
Il n'y a donc plus de doute à ce sujet, le biomagnétisme est universellement admis ; seule l'utilisation extensive et arbitraire qu'en font certains, est sujette à caution aux yeux des scientifiques les plus sévères ; ils ont parfaitement raison car la quantité de charlatans, d'incompétents, et d'ahuris est incommensurable sur ce terrain extrêment mouvant. Les faits sont là et patents : ces êtres monocellulaires que j'ai cités, depuis le volvox jusqu'au nassorius, ces petits escargots, sont sensibles au magnétisme terrestre. Le magnétisme humain et animal n'est donc plus discuté. Sans nous livrer à une extrapolation téméraire, nous pouvons affirmer que nous sommes constitués par une myriade d'atomes, entourés par un nuage infini d'électrons, celui-ci est à la fois particule et masse ; quant à nos atomes, union imprévue d'un preton et d'un neutron, ils sont théoriquement insécables et aboutissent à un moment donné à un néant qui n'en est pas un, ce bouillonnement énergétique est indiscutable, c'est une réalité mathématique inaccessible à nos pauvres sens, c'est celui dont nous sommes constitués et c'est celui dont nous sommes issus. Les fameux corps glorieux dont nous parlent les mystiques et l'apôtre Saint-Paul, plus prudemment les rabbins, ne sont probablement que l'expression énergétique et spirituelle de notre pauvre passage humain, l'électron est théoriquement immortel, le corps glorieux immortel n'est donc pas une illusion, c'est un axiome scientifique qui transcende nos souhaits. Comment expliquer différemment les visions des mystiques, les communications avec les défuns, les hallucinations visuelles et auditives de Saint-Paul, si l'on n'admet pas l'immixtion de la physique quantique dans le domaine du sacré, territoire sacro-saint réservé à une élite particulièrement parcimonieuse...
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p.55-56 L'expérience du psychomanteum est-elle suffisante poour faire d'un rationnaliste convaincu un mystique digne de Saint-Ignace de Loyola ? Certainement pas, je crois simplement que l'authentique résurrection de son fils, même si elle n'est miraculeuse qu'en apparence, lui a enfin prendre conscience de l'existence des véritables valeurs, des véritables centres de références. Sa vie a pris du sens, l'existence n'est pas un jeu, l'amour qu'il avait jusqu'alors évacué rejaillit à présent dans chacun de ses gestes. Il est d'ailleurs revenu me voir, prêt à renouveler cette expérience, comme s'il avait voulu entretenir avec le Padre Pio des relations épistolaires et suivies. Comme il est habituel, l'expérience qu'il a eue fut singulière, insolite et non répétable. Scientifiquement, il est facile d'en donner l'explication. Je crois que pour obtenir une telle expérience, avec tout la richesse de détails que j'ai évoqués, il faut une explosion émotionnelle et sentimentale, il faut être très malheureux, pleurer très fort. L'intelligence n'a rien à voir avec l'expérience, ce que l'on veut essayer de comprendre est précisément inaccessible à nos concepts. Seule l'émotion intense, la tristesse, et ce fut le cas pour notre chirurgien-dentiste, peuvent provoquer le déclic permettant la conduite de ces rêves éveillés, où l'on déclanche de façon imprévisible des forces inconnues, inacessibles au savoir humain.
p.57 une fois de plus, je demeure convaincu que la douleur portée à ses dernières limites transforme notre personnalité, perturbe notre sens critique, et transporte vers les hauteurs de la spiritualité ceux qui sont probablement génétiquement prédisposés à ce type d'expérience. Des croyants diront qu'il s'agit de la grâce, les agnostiques (personnes déclarant l'Absolu inaccessible à l'esprit humain) diront qu'il ne s'agit que du hasard, mais une fois de plus, et le répèterai-je pour chaque expérience, le résultat est positif. Les statistiques me prouvent également que ceux qui ont vécu ce genre d'expérience, où la gratification succède à la douleur la plus crucifiante, ne reviennent jamais à leur point de départ initial. Toutes les expériences du miroir sont optimisantes, ces conclusions rejoignent celles de Raymond Moody ; je crois que la pénétration et l'impact de l'image entrevue dans le miroir font presque l'effet d'une transfiguration ; aucune médication chimique, aucune psychothérapie n'ont jamais permis de bons résultats, je suis bien placé en tant que psychiatre pour dire qu'aucun d'entre nous n'a pu ainsi, avec son verbe et ses médicaments, transformer une personnalité.
P.58-59 L'homme ne se rèvèle vraiment que dans la douleur, certains y laissent leur peau, d'autres leur équilibre mental, d'autres, et c'est le cas pour l'expérience que je viens de conter, retrouvent leurs véritables repères.
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L'expérience du miroir est plus qu'édifiante, elle fait sortir l'individu de lui-même, elle permet à son vécu imaginaire, bouillonnant, trituré, exacerbé de se projeter sur un miroir où rien ne se réflète et ce ne sont que par les 15 Watts minables qui y sont projetés qui peuvent expliquer la mystérieuse communication qui s'établit avec les défunts. Je n'ai jamais dit et ne dirai jamais que cette communication est directe ; il faudrait être fou pour prétendre que le défunt interpellé a personnellement répondu. Pourquoi ne donnerait-il pas son adresse et ses nouvelles coordonnées de l'au-delà ? Il s'agit d'une interprétation primaire et je laisse aux imbéciles et aux individus de mauvaise foi le privilège d'en avoir la propriété et l'exclusivité, il faut aller beaucoup plus loin. La communication avec les défunts, le désir que nous en avons, en tout cas, titille profondément notre cerveau. Notre lobe frontal sollicite notre inconscient, malmène singulièrement ce que nous autres neurophysiologiques appelons le lobe limbique, et entraîne nécessairement la libération de certains neuromédiateurs cérébraux. N'entrons pas dans le détail. Ce bien-être, cette euphorie que nous éprouvons nous font perdre toute critique, nous place dans un état second. Nous ne sommes plus nous-mêmes, nous sommes branchés sur un être imaginaire ou d'autres d'ailleurs dont nous n'avions pas prévu l'existence.
Comment expliquer que ceux et celles qui ont cru communiquer avec un défunt ont vu celui-ci très jeune, dans un paysage totalement inconnu, s'exprimant d'une manière inusitée ? Comment expliquer que l'évolution de cette image artificielle confrontée avec la réalité, c'est-à-dire avec d'autres parents plus âgés qui avaient précisément côtoyé l'interréssé nous a prouvé qu'elle était précisément, authentique, et que personne jusqu'à lors n'en avait parlé. Je crois donc que le face-à-face avec le miroir, les conjectures exceptionnellement émotionnelles qui doivent entourer cette expérience nous font sortir de nous-mêmes, nous mettent en transe et que par conséquent sollicitent ce biomagnétisme dont j'ai jugé bon de rappeler l'existence, il est sinon nié, occulté en tout cas par la plupart des scientifiques. Plus prosaïquement, une chaleur intense nous envahit à certains moments : j'ai vu de fervants croyants être sur le point de s'évanouir au moment où ils allaient recevoir l'hostie, certains francs-maçons m'ont avoué que pendant l'exercice secret de leur rituel maçonnique en raison de la solennité des lieux et de la gravité des textes herméneutiques (science de la critique et de l'interprétation des textes bibliques), ils éprouvaient des malhaises et devaient quitter le temple maçonnique. Tous ces phénomènes sont banalement expliqués par l'hyperémotivité de chacun, il est courant de dire "il est trop sensible", "il est trop émotif", "il a des nerfs de femme"... Ces explications mysogines et pour tout dire imbéciles, dénuées de tout critère scientifique me font sourire. Elles sont affligeantes de stupidité. Quand le stress nous frappe de plein fouet et la douleur morale fait partie des stress les plus redoutés, on dit que le système sympatique est atteint. Le système sympathique, c'est ce que Valéry appelait avec talent la ligne de flottaison. "Toute injure qui nous frappe de plein fouet est un missile qui nous frappe sous la ligne de flottaison." Le système sympathique est un système nerveux autonome dont le rôle est d'autant plus majeur qu'il est à la fois inconscient et involontaire. Le système sympathique est préposé essentiellement aux fonctions d'interprétation supérieure. Il entre essentiellement en jeu dans les mécanismes élaborés de la vie de relation et les manifestations psychiques, c'est-à-dire émotionnelles et sentimentales. Il est opportun de rappeler ces effets physiologiques :
- il accélère le rythme cardiaque,
- il provoque la constriction des vaisseaux,
- il diminue le péristalisme (activité de l'intestin permettant le déplacement de son contenu) du tube digestif
- il augmente le tonus des sphincters.
Son agent effecteur est l'adrénaline ; quand nous nous mettons en colère et que nous disons "j'ai eu une bouffée d'adrénaline", nous signifions populairement que nous avons sollicité le système sympathique. Très schématiquement, les émotions particulièrement intenses que nous éprouvons lorsque nous évoquons le souvenir d'un défunt sollicitent donc notre système limbique et les réserves d'adrénaline sont mises constamment à contribution. Il serait stupide de limiter à ces frontières physiologiques tous les mouvements de notre âme, toutes nos inclinaisons sentimentales, le bien-être infini que nous éprouvons quand nous croyons rencontrer un défunt, le caractère anormalement pénible de certaines images dont nous savons qu'elles ne sont que des images.
Mais notre vécu imaginaire, notre lobe frontal, ces quelques centimètres de cerveau auxquels sont dévolus le rôle de la mémoire, de l'émotion, de la fabrication des projets, sont inévitablement chargés pour ce biomagnétisme qui se projette vigoureusement. Je dis qu'à ce moment, la convergence de notre émotivité exagérée avec les rayons lumineux produits par cette faible luminosité explique partiellement la mise en marche hallucinatoire de ces communications. Car c'est d'une véritable hallucination qu'il s'agit, à cette différence près qu'elle n'a rien de pathologique, car elle ne s'inscrit pas dans un contexte morbide, qu'elle n'invalide pas l'interressé dans sa vie professionnelle, qu'elle est toujours le prémice, l'espérance inexplicable. Cette communication est le remède contre le désespoir et engendre toujours le sentiment que tout n'est pas fini, car il y a autre chose après, les images que l'on voit, les voix que l'on entend sont indiscutablement une création de nous-mêmes. C'est une chose, inexplicable et mystérieuse, qui doit inspirer notre curiosité, être respectée par les sceptiques et convaincre les indécis. La souffrance morale, a fortiori, lorsqu'elle est scandaleuse mérite son apaisement. Dans certains cas, l'expérience avec le miroir devient une véritable prière et peut-être une source de Rédemption.
Le monde dans lequel nous évoluons, dans lequel nous existons, est une reconstruction de nos propriétés visuelles : c'est l'opinion du prix Nobel Francis Crick. Cet autre prix Nobel que fut Sir John Eccles, pense quant à lui, étant spiritualiste et croyant fervent, que cette population de neurones qui envahit notre cerveau est transcendée par l'Esprit, l'âme est immortelle, elle intervient directement dans les phénomènes d'extra - corporéalité.
Il est pratiquement impossible - à ce jour - d'expliquer les phénomènes de communications avec les défunts au moyen d'arguments scientifiques apodictiques (irréfutables, absolus). A peine avais-je soulevé discrètement la tollé de la physique quantique, car je suis convaincu que c'est dans l'infiniment petit que vont se nicher tous les mystères de la création. Le Big-bang survenu il y a 15 à 20 milliards d'années en est la preuve, ce que nous appelons la matière n'est qu'une condensation invraisemblable d'énergie, au-delà du proton et du neutron il y a le quark (dernière particule élémentaire, contenue au fin fond de l'atome), au-delà de celui-ci c'est l'énergie à l'état pur, c'est-à-dire "cette grandeur caractérisant un système et exprimant sa capacité à modifier d'autres systèmes avec lesquels il entre en interaction". Nul ne peut plus nier l'explosion d'énergie dont nous sommes tous personnellement capables ; j'ai cité les grandes lignes du biomagnétisme aussi bien humain qu'animal, là doivent s'arrêter nos supputations. Cet argument faiblement scientifique encore très hypothétique, même s'il s'appuie sur la physique quantique, est autrement densifié par l'argument artistique dont je puis personnellement apporter le témoignage tant par mes aventures personnelles que par les révélations que j'ai pu obtenir auprès des plus grands interprètes, qu'ils fussent chanteurs ou instrumentistes divers. J'englobe également les peintres et les sculpteurs qui disposent de façon exceptionnelle de la palette des formes et des couleurs.
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p32-33 Une fois de plus, nous parlerons d'une passerelle invisible établie entre le vivant que nous sommes et le défunt auquel nous songeons : le réel n'est qu'une illusion, tout le mobilier qui nous entoure, la rampe lumineuse, le miroir, les vêtements sont traités au travers d'une sensorialité dont les méandres anatomiques sont déroutants. Tout ce que Franco avait ce soir-là senti, vu, entendu, reniflé, touché, était profondément modifié par une charge émotionnelle incroyable. (...) Franco, comme tous ceux qui déclarent avoir eu des rapports avec les défunts, subit inconsciemment mais inexorablement une déformation linéaire de tous les objets qui l'entourent. Son ouïe, son olfaction, ses sentations gustatives même le firent littéralement décoller, au point d'emporter sa conviction que ce qu'il avait vu était réel, trop beau pour être vrai cependant... Eternelle passerelle virtuelle entre notre inconscient qui exprime toutes les profondeurs viscérales de l'être et une réalité dont nous percevons la fragilité et dont nous n'acceptons pas les limites. Les scientifiques nous apprennent que les fréquences des sons sollicitent 25 000 organes de Corti (formation anatomique de l'oreille), que 120 millions de bâtonnets et 7 millions de cônes (formation anatomique des globes oculaires) s'étalent sur notre rétine et nous assurent la vision de ce qui nous entoure. Le spectre lumineux comme le spectre acoustique est extrèmement étroit. Pour parler plus simplement, les fréquences que nous saisisons grâce à nos yeux et nos oreilles sont très brèves ; certains individus voient-ils et entendent-ils des fréquences inhabituelles sans qu'il s'agisse pour cela d'individus hallucinés donc malades mentaux ?
p34-35 On ne fait pas joujou avec le surnaturel, cette passerelle dont je parle constamment est visuelle, inexplicable même, elle n'est plus contrôlée par ceux qui la franchissent, elle est à la fois surhumaine et humaine, son existence nous prouve que nos limites spirituelles sont infinies, qu'elles tendent vers l'Absolu, surtout lorsqu'elles sont dirigées vers le Bien et vers le Beau. Franco, ce soir-là, n'était pas mû par l'argent, le cabotinage, la cupidité, la vanité, il était tout simplement profondément ému, il pensait intensément à son idole, peut-être voulait-il inconsciemment l'imiter, prouver au public que son idole n'était pas morte ? Cette explication est plausible, mais comment expliquer qu'il soit allé aussi loin, qu'il se soit dépassé, qu'il ait convaincu 2 000 personnes qu'il n'était plus lui-même ? Seule la charge émotionnelle incroyable dont nous sommes génétiquement pourvus peut-elle constituer le catalyseur incontournable de ce phénomène ?
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Toutes les techniques d'imageries modernes (Electroencéphalogramme Quantifié, Résonance Magnétique, Caméra à Positions) toutes ces techniques extrêmement sophistiquées tentent de plus en plus à concrétiser, mieux que cela, à objectiviser d'une manière sonore ou visuelle tous les mouvements du cerveau. Grâce à l'injection de certains produits dits isotopes, on peut aujourd'hui même, avec la Caméra à Position et a fortiori grâce au phénomène de Résonnance Magnétique objectiver de véritables démarches intellectuelles allant du calcul mental à la représentation imaginaire. Ce qui se passe dans notre cerveau peut être objectivé, informatisé, décrypté, l'hologramme lui-même nous permet sur une simple photographie d'en obtenir le produit tridimensionnel, tout ce que le langage ne pouvait pas faire, la science moderne est en train d'en obtenir la décomposition, le grossissement. L'expression visuelle sera bientôt palpable...
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P.243 à 246 Il est tout d'abord indispensable de sélectionner les patients. Il ne s'agit pas d'une expérience de foire mais bien d'une aide délibérée que le médecin doit apporter à certains êtres désemparés qui ne peuvent admettre le départ définitif d'un être très cher, qui ont organisé leur existence comme si celui-ci existait toujours. Il faut aider ces patients qui n'ont pu trouver dans la religion, la prière ou la voie du Budo ("Voie du chevalier", chère aux Samouraïs) le réconfort total.
La sélection ayant été établie, tout psychotique (c'est-à-dire grave malade mental, tout dément, tout personnage enclin aux processus hallucinatoires) doit être rejeté avec prudence et douceur. Les lettres que les patients nous écrivent sont significatives : la douleur qui les envahit n'a d'égale que la précarité mentale sur le point de basculer à tout moment. Ce sont ceux-la que je retiens. Je recommande donc à ceux-ci de revenir à une heure précise, le crépuscule semble pour certains et certaines la meilleure heure car il est un moment privilégié, celui pendant lequel l'approche de la nuit est génératrice d'angoisse, celui aussi où l'on ne ressent plus les pesanteurs de l'après-repas. Le crépuscule est également le moment que les psychasthéniques redoutent, c'est-à-dire la plus grande partie de la population quand elle n'est pas épuisée par un travail astreignant.
Pour certains déprimés qui précisément n'ont pas dormi de la nuit, les premières heures sont bénéfiques pour ce type de rencontre, elles peuvent créer certains problèmes avec le médecin qui peut très bien ne pas s'adapter à cet horaire insolite. Et n'oublions pas que c'est le matin que les suicidés mettent en général fin à leur existence ; l'anxiété les a dévorés pendant toute la nuit, l'obsession auto-destructive a lieu bien souvent le matin, très probablement pour des raisons hormonales et biologiques que je ne peux développer ici.
Il est également évident que toute prise de café ou d'excitant quelconque doit être préalablement proscrite. Un tranquilisant mineur est même recommandé.
La croyance - je n'ai pas dit la foi - est une adhésion spontanée vers Dieu, en tout cas, vers le Surnaturel et l'Invisible, elle laisse momentanément de côté les difficultés ou les obstacles apparents ; il faut respecter ce mouvement. Reste le rationaliste impénitent, celui qui dit constamment non à ces problèmes paranormaux et qui cependant vient de perdre un être cher, et se tourne vers nous. La réussite peut être spectaculaire, l'échec total.
Je recommande toujours aux patients désireux de rencontrer un défunt d'avoir sur eux une photo ou un objet ayant appartenu au défunt. Certains apportent un parfum, cet apport olfactif est capital, il crée et entretient une ambiance ; en fait, tout ce qui évoque une réminiscence, même partielle, doit être encouragé.
Bien souvent on m'a demandé si la présence du médecin aux côtés du patient est souhaitable ou indispensable. C'est très variable. Je pense quant à moi qu'il faut être proche de notre patient car celui-ci est dans la plupart des cas emporté par des soubresauts émotionnels, les pleurs sont intenses, voire les sanglots. Il faut tout de même protéger l'interessé qui vit littéralement son fantasme, veut s'approcher du miroir, voit la plupart du temps quelque chose que le médecin ne voit jamais d'ailleurs, soliloque quelque fois à haute voix alors qu'il croit discuter avec un tiers que nous n'entendons pas. Bien souvent le patient est convaincu que nous voyons simultanément quelque chose et veut nous faire participer à cette communication. Il serait, je crois, dangereux de laisser le patient isolé, le médecin à ses côtés doit jouer le rôle de gourou, et disons-le, le même rôle que le prêtre dont le coeur doit être pénétré d'amour et de compassion.
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p.61 Les expériences avec le miroir sont déconcertantes, imprévisibles, et je le répète, n'obéissent à aucun critère scientifique particulier. Nous ne possédons pas encore assez de recul pour établir des statistiques précises, nos conclusions rejoignent déjà celles de Raymond Moody aux Etats-Unis.
Il est déjà établi que ces expériences sont positives dans 80 % des cas, elles sont loin de répondre ponctuellement aux désirs de ceux qui tentent cette expérience, je le répète et le répèterai toujours, ils ne savent pas exactement ce qu'ils cherchent, ils ne savent pas ce qu'ils vont trouver.
p.71 Mais le cas de Nely est beaucoup plus troublant car hormis cette aventure hallucinatoire, aucun signe fonctionnel pathologique n'était associé, l'anxiété n'est pas une maladie, encore moins la tristesse, ni la douleur morale. Son sens critique était parfaitement conservé, sa vie sexuelle normale, son comportement avec les médecins était irréprochable, selon la formule consacrée, elle était parfaitement bien notée par ses chefs hiérarchiques, elle n'avait aucune dette, gérait parfaitement son patrimoine, personne n'aurait envisagé de la placer sous curatelle (régime de protection des incapables majeurs) et a fortiori sous tutelle... En bref, sa personnalité s'inscrivait dans la norme statistique, elle obéissait aux normes de la société telle que celle-ci, à un moment donné et à un endroit précis, en avait établi le critère. Restait donc l'hallucination visuelle, mal critiquée par l'intéressée, celleci déclarant : "c'était mon mari, j'en suis certaine, et pourtant j'ai essayé de le toucher, je n'ai rien palpé, je sais que je n'ai pas rêvé, ce que j'ai vécu est inimaginable". Une fois de plus, nous sommes confrontés à une situation qui n'est pas pathologique et qui n'est pas normale. Nely est littéralement sortie d'elle-même, elle a vécu un état second qui lui a fait dépasser la matérialité du monde existant, et s'approcher inconsciemment des frontières du visible et du spirituel. C'est le cas du non pathologique qui perturbe les esprits acérés.
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Page modifiée le 07/07/2003
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