Signes des temps
Conspiration Conspiration Crop Circles Crop Circles Lectures en cours Lectures en cours Multicartes Multicartes OVNI OVNI Paleo Paleo Parapsy Parapsy Science Science Ummo Ummo



LA CRITIQUE TECHNIQUE

Par Philippe VIOLA


JF Marie Labopin
Rapport de recherche en physique conceptuelle (fév 2004)
"Une hypothèse copernicienne : l'espace-temps unitaire, généralisation quanto-gravitationnelle et corpusculo-ondulatoire de l'espace-temps relativiste".




L'auteur, apparemment autodidacte, nous propose une redéfinition de l'espace et du temps qui, selon lui, est "parfaitement conforme à la réalité", avec des applications directes à l'unification de la mécanique classique et de la mécanique quantique. Malheureusement, son travail, digne d'intérêt et qui lui a manifestement demandé une réflexion et une recherche considérables, est entaché d'erreurs basiques et les seules parties profondément originales et correctes, les parties centrales 2 et 3, finissent par être complètement occultées par cette accumulation de fautes qu'on pourrait tout d'abord attribuer à de l'inattention, mais qui relèvent en fait d'une méconnaissance des mathématiques avancées. C'est fort dommage et je serai plus sévère encore envers lui dans ma critique que je ne le serais d'un chercheur professionnel car, étant moi-même autodidacte et fier de l'être, j'estime qu'en cette qualité, toute erreur de raisonnement et/ou de calcul retentit immédiatement sur l'ensemble de la communauté autodidacte, déjà systématiquement clouée au pilori par les organismes de recherche agréés, qu'ils soient publics ou privés qui, eux, ont les moyens de s'accorder le "droit à l'erreur". Nous, les autodidactes, nous n'avons pas ce droit.
Le problème est simple : dans leur écrasante majorité, les autodidactes répugnent généralement à étudier les mathématiques pures, tout en sachant bien qu'elles sont les bases de la physique théorique. Pourquoi ? Parce que, contrairement aux mathématiques appliquées, qui sont la science du calcul, les mathématiques pures, qui sont la science de la classification et de la structure, sont affreusement abstraites et ne montrent pas beaucoup de lien avec la réalité. Résultat : on a tendance à les écarter de facto, tout en voulant s'obstiner à en parler. C'est le cas dans ce travail, où l'auteur évoque le calcul tensoriel dans sa dernière partie en commettant des erreurs si grotesques qu'elles invalident totalement cette partie ainsi que sa conclusion générale et montrent qu'il n'a aucune connaissance de ce calcul, pourtant à la base de la géométrie courbe. Ce qui est vrai pour lui l'est pour d‘autres : pourquoi vouloir à toute force parler de choses qu'on ne maîtrise pas ? Car, ce que vois le rapporteur professionnel, ce n'est pas la justesse des calculs des parties 2 et 3, c'est l'accumulation des erreurs de tout le reste du texte, qui finit par faire un trop-plein et qu'on s'empresse, bien trop content, de ranger dans la catégorie "canulars". Quoi de plus naturel, provenant d'un autodidacte ? Je vous le demande...
Reprenons étape par étape le raisonnement de l'auteur.


Partie 1


Il commence par nous donner trois expressions équivalentes mais un peu plus élaborée l'une après l'autre, de son hypothèse de départ : la physique actuelle ne peut être qu'approchée, y compris la mécanique quantique, car on y néglige un coefficient, qu'il note b et dont la valeur est extrêmement petite mais non nulle. Personne, dans la communauté scientifique, n'a jamais prétendu le contraire, à savoir, que la physique actuelle était en parfaite conformité avec la réalité. Seul Dieu est parfait. Tout ce que nous faisons, mesurons, interprétons ou transcrivons de la Nature, à telle ou telle époque, ne peut être qu'approché et donc nécessairement imparfait. Cela, tous les physiciens, qu'ils soient théoriciens ou expérimentateurs, en sont bien conscients, qu'ils l'avouent publiquement ou non. Il n'y a donc déjà aucune raison pour que l'extension proposée ici par l'auteur soit, à ses propres dires, "parfaitement conforme à la réalité". Tout au plus peut-elle lui être plus conforme, mais c'est tout. Quand je dis que la bioquantique est "conforme à la théorie comme à l'observation", je fais référence à nos connaissances actuelles et c'est précisément la raison pour laquelle j'ai toujours insisté depuis le départ sur le fait que c'était une synthèse de l'existant et non une énième "théorie révolutionnaire" : en elle-même, la bioquantique, même dans sa version finale 2004 dont la simplicité et la puissance sont sans commune mesure avec la première version (2002), n'a rien de "révolutionnaire", ce sont ses conséquences qui prennent un aspect "révolutionnaire" car, comme toute synthèse, elle ouvre sur un monde totalement occulté jusqu'ici, du fait que les différentes pièces du puzzle cosmique actuellement à notre disposition n'étaient pas encore assemblées en un motif cohérent. Alors, de grâce, un peu d'humilité : il y a déjà tant de vanité chez les chercheurs professionnels, ne grossissons pas le lot ! Des phrases telles que : "des définitions de la position spatiale et de la position temporelle parfaitement conformes à la réalité sont respectivement (bq,r) et (bs,t)", non ! "Des définitions... plus conformes à la réalité actuelle...", peut-être.
Ensuite, l'auteur commet une première faute : "Remarquons tout d'abord que [cela] ne veut pas nécessairement dire que l'espace physique n'est pas tridimensionnel et que le temps n'est pas unidimensionnel". Et si, justement, d'autant plus qu'il dit, dans la dernière partie, que l'espace et le temps doivent être au moins dédoublés. Donc, si on les dédouble, on dédouble forcément le nombre de variables, donc de dimensions. Là où on n'aurait pas eu besoin de dédoubler l'espace et le temps, c'est si on avait proposé r+bq en place de r et t+bs en place de t, en faisant jouer à r et t le rôle de coordonnées moyennes (conformes à l'esprit de la physique "classique", c'est-à-dire, déterministe) et aux coordonnées additionnelles bq et bs le rôle de fluctuations statistiques (conformes à l'esprit de la mécanique statistique ondulatoire de Schrödinger). Mais ces combinaisons-là ne sont pas nouvelles et elles sont utilisées par Nottale, dans le même cadre que celui de l'auteur du présent travail, depuis une bonne dizaine d'années déjà (1993).
Deuxième bourde : "Ces deux constantes [b et c] sont indépendantes en ce sens que l'une n'est pas homogène à une puissance de l'autre". Or, il nous donne comme définition de b : b = hG/2πc4. Par conséquent, b est proportionnelle à c-4 et donc, bien homogène à la puissance -4 de c. Il s'ensuit que les questions de l'auteur : "parmi les couples possibles, l'un est-il privilégié ? Si oui, est-ce (b,c) ?" ne se posent pas.
Ensuite, dans la 2ème expression de son hypothèse, l'auteur nous propose les définitions b = RpTp et c = Rp/Tp et il dit : "Cette double approximation [Rp = 0, Tp = 0] implique b = 0 mais n'affecte pas le rapport c". Formellement, si, car c est alors indéterminé, puisqu'égal à 0/0. Autrement dit, on ne peut pas se servir de ce rapport pour établir la valeur de c à la limite Rp -> 0 et Tp -> 0, ce qui ne remet pas en cause ce rapport, soit dit en passant. Mais il n'y a pas non plus de remise en question de la physique actuelle, comme le pense l'auteur, visiblement insuffisamment informé.
Enfin, dans la 3ème et dernière formulation de son hypothèse, on trouve, en Note 2 : "L'approximation f = l'infini est formellement équivalente à G = 0 et dans le cadre classique où c = l'infini on a a fortiori f = l'infini". D'accord pour la seconde, mais pas pour la première, qui serait synonyme d'absence de gravitation et qu'on ne retrouve nulle part, même pas à l'approximation newtonienne.
A la suite : "Une conception des référentiels galiléens rigoureusement conforme à la réalité nécessite au moins deux constantes et non une seule comme en relativité restreinte ou aucune comme en mécanique classique". Si, il y en a une en mécanique classique : la constante gravitationnelle de Newton G. Je note par ailleurs l'absence totale de mention de la relativité générale. Plus loin : "Cette hypothèse fournit une explication à l'immédiate et persistante difficulté, dès et depuis les découvertes de la mécanique quantique et de la relativité générale, à trouver une théorie quanto-gravitationnelle satisfaisante (s'il n'y avait pas d'erreur dans le cadre spatio-temporel tel qu'il est conçu jusqu'à présent, alors une théorie unitaire aurait probablement et naturellement vue le jour dans le même temps que la mécanique quantique et la relativité générale". De nouveau, personne n'a jamais prétendu le contraire. "Elle donne un domaine de test, le domaine des distances et durées qui ne sont pas très supérieures à Rp et Tp (ou le domaine des ondulations et pulsations qui ne sont pas très inférieures à Kp et Ωp inverses respectifs de Rp et Tp). Opposer que l'on est encore loin de pouvoir observer ces domaines ne tient pas car cet argument est lié à la science actuelle dont la parfaite validité est précisément contredite par cette hypothèse qui démontre et stipule respectivement comment toute cette science peut être et est seulement une science approchée". Encore une fois, non, le problème n'est pas là, il réside dans les énergies et les températures accessibles aujourd'hui. Ce n'est pourtant pas faute de se le voir rabâcher en permanence dans les livres grand public : à la distance de Planck, la température est de l'ordre de 1032 K, c'est-à-dire cent millions de milliards de fois la température des plus grands accélérateurs de particules actuels. Comment pourrait-on faire pratiquement du domaine de Planck un domaine de test dans des conditions pareilles ? Un peu de bon sens, tout de même !


Partie 2


C'est là où réside le plus gros du travail original de l'auteur. Les calculs sont corrects (j'ai vérifié). Je ne vais donc pas m'étendre sur cette partie, puisqu'il s'agit d'une critique et qu'il n'y a pas grand'chose à critiquer. Au contraire, l'auteur découvre, par une méthode à la fois très simple et très originale, des relations fort intéressantes entre les masses des particules. La nature des coefficients de base qu'il obtient montre qu'il a dû passer un temps considérable à les rechercher : l'opiniâtreté bien connue des autodidactes. Sa "structure demi-circulaire universelle de l'ensemble des constantes physiques" sort totalement de l'ordinaire et devrait faire réfléchir les théoriciens, qui se lancent aujourd'hui à corps perdu dans la structure d'ensembles mathématiques hyper-compliqués comme les "groupes quantiques" ou "de tresses", comme si l'usage des groupes classiques en supersymétrie ne suffisait pas à lui seul. Mais pour quoi passeraient nos Grands Penseurs si l'un des problèmes les plus essentiels et les plus fondamentaux de la physique actuelle, le problème de la hiérarchie de masse des particules, était résolu par un petit autodidacte sur la base de réflexion et de calcul de niveau "élémentaire" (mon cher Watson) ? Je me gausse d'avance, comme dirait Karl Friedrich (Gauss)... Quant à la précision obtenue, elle est d'ors et déjà remarquable, alors que les calculs ont été faits dans le cadre de la mécanique classique. Ceci permet de penser raisonnablement que les corrections radiatives à la mécanique classique devraient encore améliorer la précision des résultats obtenus par l'auteur.


Parties 3 et 4


L'équation (III-5) qui relie les huit constantes physiques est tout à fait remarquable, de même que (III-7), qui en ajoute une neuvième. Je note au passage que l'interaction forte est ici traitée par l'auteur sur le modèle de Yukawa des pions. Il serait bon de la généraliser au modèle des quarks. A la suite de ces formules, l'auteur écrit : "Ces remarques suggèrent qu'il existe une relation entre l'électron non seulement avec l'interaction faible mais aussi avec l'interaction forte". Evident : les processus nucléaires le prouvent depuis longtemps et, sur le plan théorique, l'isospin s'applique à ces deux interactions. Par contre, il fait une remarque intéressante : "Notons d'abord que la structure demi-circulaire universelle des constantes physiques rappelle le modèle de Poincaré, qui est un modèle de géométrie hyperbolique". Avec la pseudo-sphère, on entre dans le cadre de la géométrie hyperbolique d'Hadamard (19ème siècle) qui, comme chacun (ou presque) sait, a des applications directes à l'instabilité et au chaos.


5ème et dernière partie


Là, par contre, on est complètement à côté de la plaque, ce qui annule tous les effets bénéfiques de la lecture des parties précédentes. "Selon la 3ème expression (la plus avancée) de l'hypothèse de l'espace-temps unitaire, la variable de repérage q = j.Ω est un pseudo-vecteur et la variable de repérage s = j.K est un pseudo-scalaire". Eh non... L'auteur dit lui-même (partie 1) que le point désigne le produit scalaire. Par conséquent, q est un nombre, c'est-à-dire un scalaire. Pour avoir un vecteur, il aurait fallu prendre le produit vectoriel (j x Ω) et non le produit scalaire. "Dans ces conditions, les quatre variables de position t,r,q,s sont des tenseurs de rangs respectifs 0,1,2,3, les tenseurs de rangs 0 et 3 étant relatifs aux variables de position temporelle (t,s) [et] les tenseurs de rangs 1 et 2 relatifs aux variables de position spatiale (r,q)". Alors, là, c'est carrément n'importe quoi : t et s sont des nombres, donc des scalaires, donc des tenseurs de rang 0 ; r et q sont des vecteurs, donc des tenseurs de rang 1. Résultat : tout ce qui suit est faux, y compris la conclusion générale. Dommage.




Ph. VIOLA
26/02/2005


Le site de J.F. Labopin




Ce texte fait partie d'un ensemble d'articles de Philippe Viola publiés sur "Signes des temps". Vous retrouverez les autres articles en cliquant sur ce lien.








«  Page précédente Conspiration Conspiration Crop Circles Crop Circles Lectures en cours Lectures en cours Multicartes Multicartes OVNI OVNI Paleo Paleo Parapsy Parapsy Science Science Ummo Ummo