Signes des temps
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Nombre de sites internet consacrés aux ovni font état de la grande catastrophe de Tunguska. L'impact d'un "mini géocroiseur" dans une zone désertique de la Russie en 1908 continue de marquer les esprits presque cent ans plus tard. Quelques personnes discutent encore de la nature de l'objet qui avait créé un phénomène si remarquable. L'absence de morceaux de météorite sur le terrain, mais il faudrait fouiller pendant des années pour être certain de cette absence, donne des doutes à certains, qui évoquent alors soit un bloc de glace, soit une fusée expérimentale, soit un ovni. C'est sans doute la raison de cette présence sur les pages ufologiques, ajoutée à ce goût qu'ont beaucoup de passionnés d'exobiologie pour les étoiles.

A force de me documenter sur cet évènement, je me suis rendu compte que quelques personnes allaient jusqu'à expliquer que la nuit n'était plus tombée pendant plusieurs jours sur l'Europe entière. Si l'histoire était telle, je pouvais comprendre que notre esprit en garde encore une fascination. Un article du Times de Londres est donné en référence ; il explique que les londoniens pouvaient lire leur journal dans la rue en pleine nuit. J'aimerai une copie de cet article, si quelqu'un l'a déjà croisé qu'il m'en fasse part ! De mon coté je n'ai rien trouvé dans aucun de trois grands journaux parisiens. Il m'en reste encore quelques uns à consulter, mais je sens que cette quête risque d'être longue. Pour résumer, je dirais que je suis intéressé par toute nouvelle référence à Tunguska.

En attendant plus de nouvelles qui viendront bientôt sur cette page, je vous propose deux petits articles qui sont ma maigre collecte actuelle.

Le texte qui suit est touchant. Il s'agit d'un astronome qui s'interroge sur la durée exceptionnelle d'un crépuscule qui l'empêcha d'observer correctement les étoiles, le soir du 1er juillet 1908, lendemain de la catastrophe de Tunguska. Sa conclusion est pour le moins... astronomique.



Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences
Tome cent quarante-septième
Juillet - Décembre 1908

séance du 6 juillet 1908 - pages 27 à 29

Astronomie. - Sur les variations de la durée du crépuscule.
Note de M. Ernest Esclangon, présentée par M. Deslandres.

On regarde habituellement la durée du crépuscule comme liée à la hauteur du Soleil au-dessous de l'horizon. Lorsque le Soleil atteint la hauteur négative de 15° on aperçoit généralement dans le ciel tous les détails perceptibles, la voie lactée, les nébuleuses, etc., en un mot la nuit devient aussi complète que possible. Cette règle, applicable en moyenne, souffre des exceptions nombreuses et, en réalité, la durée du crépuscule dépend, à un très haut degré, d'autres facteurs qui, par des temps également beaux en apparence, peuvent retarder ou prolonger le crépuscule dans des proportions considérables.
Tout d'abord il est utile de remarquer que la visibilité des objets célestes, étoiles, amas, nébuleuses, est un moyen défectueux d'observation, car cette visibilité dépend de deux facteurs : d'une part, de l'éclat apparent du ciel, d'autre part, de la transparence de l'air. Sans doute il existe une relation entre ces deux facteurs, mais cette relation est mal connue quantitativement, et il est préférable, pour apprécier la durée du crépuscule, de se borner à l'observation de l'éclat du ciel dans une région bien déterminée, fixe par rapport au Soleil. L'éclat photométrique du ciel dépend, toutes choses égales d'ailleurs (1), de la distribution et des dimensions des corpuscules (goutte d'eau, cristaux de glace, poussières) en suspension dans l'atmosphère, et l'on conçoit dès lors que la durée du crépuscule puisse être essentiellement variable.
Je me propose de montrer, par une observation caractéristique, que cette influence est réellement considérable.

    Le 1er juillet 1908, à Bordeaux, le crépuscule a atteint une durée tout à fait anormale, et qui du reste a été particulièrement remarquée par les habitants des campagnes. A 9h du soir le ciel paraissait normalement beau. A 9h40, frappé par la longueur inaccoutumée du jour, j'eus l'idée de déterminer aussi exactement que possible l'instant où en plein air, à l'Observatoire de Floirac et dans un endroit bien dégagé, on cessait de pouvoir lire aisément. A 9h56m (2) on lisait encore sans difficulté l'heure à une montre placée horizontalement à 30cm de l'oeil. Je préférais ce genre d'observation qui dépend seulement de l'éclat du ciel à celui qui consiste à noter les heures d'apparition des astres de diverses grandeurs et qui fait intervenir, en outre, la transparence de l'air.
    Le lendemain, 2 juillet, le ciel avait le même aspect, et je répétai dans les mêmes conditions les observations de la veille. Je constatai qu'à 9h15mn le ciel se trouvait dans le même état d'éclairement que la veille à 9h56m. Ainsi, en ces deux jours consécutifs, par un ciel de même apparence, la durée du crépuscule avait varié de plus de 40 minutes.

On peut trouver une explication à ce phénomène dans les considérations suivantes :

    Le 1er juillet, après le coucher du Soleil, une lueur rose assez vive éclaira un instant le ciel dans un angle vertical de 45° dans l'azimut du Soleil. Ces lueurs sont dues, ainsi que j'ai pu l'établir (3), à la présence, dans les régions élevées de l'atmosphère, de nuages très ténus, invisibles aussi bien le jour que pendant la nuit, mais visibles nettement et colorés en rose pendant un instant très court (10 minutes) lorsque l'éclairement du ciel prend, en diminuant graduellement pendant le crépuscule, une valeur déterminée. Avant aussi bien qu'après l'apparition de ces lueurs, le ciel parait parfaitement pur. De telles lueurs crépusculaires sont assez fréquentes à Bordeaux, mais se montrent d'une façon très irrégulière.
    Le 2 juillet, le ciel, d'une pureté apparente analogue à celle de la veille, ne montra pas de lueurs crépusculaires, et le crépuscule eut une durée normale.

Il semble que ces nuages invisibles, qui provoquent l'apparition des vives lueurs roses après le coucher du Soleil, soient aussi la raison du prolongement anormal de la durée du crépuscule. L'accroissement de la période crépusculaire doit être d'autant plus grand que le Soleil, après son coucher, descend plus lentement sous l'horizon ; il atteint sa plus grande valeur au moment des solstices, ce qui expliquerait la durée tout à fait anormale du crépuscule du 1er juillet.
Enfin, se basant sur la théorie de Lord Rayleigh concernant la dispersion atmosphérique, on peut conclure que, l'état du ciel se trouvant augmenté dans les conditions qu'on vient d'indiquer, le coefficient d'absorption se trouve augmenté également ; par suite, la visibilité des objets célestes s'en trouve diminuée par une double raison. En un mot, un accroissement anormal dans la durée du crépuscule, par un ciel sans nuages, est l'indice d'un ciel peu favorable aux observations astronomiques.

  • (1) Chr. Wiener, Abh. d. Kaiser l. Leop. Carol. Akad. Nova Acta, t. LXXIII, n°1 ; Beibl., 1901, p. 271-279.
  • (2) A Paris l'heure correspondante serait, pour une même hauteur négative du Soleil, 10h29m.
  • (3) Comptes rendus, 17 novembre 1902 et 4 mai 1903.


Vous pouvez retrouver ce document sur le site de la BNF, dans la partie nommée Gallica : http://gallica.bnf.fr.
Le serveur étant souvent saturé, les pages concernées sont téléchargeable directement ici (~150 Ko au format PDF).


Pas tout à fait remis de ces étrangetés, ce cher M. Ernest Esclangon continua d'observer le crépuscule tout le mois de juillet, et même en août. A la séance du 24 août fut lue une nouvelle note de sa main.


Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences
Tome cent quarante-septième
Juillet - Décembre 1908

séance du 24 août 1908 - pages 408 à 411

Astronomie Physique. - Sur les illuminations crépusculaires.
Note de M. Ernest Esclangon.

J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un résumé des observations que j'ai pu faire à Bordeaux, de 1902 à 1908, sur les illuminations crépusculaires. Elles se rapportent à des soirs de beaux temps, pendant les belles périodes, lorsque le ciel est exempt de nuages apparents, non seulement dans la région du lieu d'observation, mais encore dans les régions avoisinantes. Bordeaux paraît être un lieu très favorable pour des observations de cette nature, car, pendant le crépuscule, les rayons solaires qui produisent ce phénomène traversent l'atmosphère au-dessus de l'Océan qui constitue une surface régulière, en quelque sorte géométrique.
Voici dans l'ordre où il se présentent, la succession des phénomènes qu'on peut observer assez fréquemment :
Lorsque le Soleil, après son coucher, atteint la hauteur négative de 3°, une illumination rose ou rose pourpre se développe dans le ciel ; la courbe qui la limite est à 45° de hauteur à l'Ouest dans l'azimut du Soleil, lorsque cet astre est à 4° sous l'horizon. L'illumination passe par un maximum et disparaît en quelques minutes.
Cette illumination rose, quoique très fréquente, peut manquer entièrement ou bien atteindre une intensité considérable et attirer alors l'attention générale. Telles sont les lueurs de 1883 et de 1902 qu'on attribua, un peu hâtivement peut-être, aux éruptions volcaniques.
A l'illumination rose, très éphémère généralement, succède une illumination jaunâtre, plus faible mais plus persistante, et dont la courbe limite passe par 45° de hauteur lorsque le Soleil est à 8° sous l'horizon. Elle peut varier beaucoup d'intensité ; elle a été particulièrement vive en juillet dernier, et surtout dans les premiers jours du même mois. Elle paraît exercer une certaine action sur la quantité de lumière polarisée existant dans le ciel (1).
Enfin, à l'illumination jaunâtre succède une coloration bleu verdâtre, plus faible, et s'éteignant lentement. La courbe qui la limite est à 45° de hauteur lorsque le Soleil est à 13° sous l'horizon. C'est elle qui limite, par sa disparition, le crépuscule astronomique.
On peut tirer des observations des conclusions assez précises sur la hauteur des couches atmosphériques dans lesquelles se produisent les phénomènes.

    Lueurs roses. - Les lueurs roses sont celles qui se produisent dans les conditions les plus invariables ; quelle que soit leur intensité, les couches atmosphériques qui leur donnent naissance ne dépassent pas 16km d'altitude, au moins dans les circonstances où, depuis 1902, j'ai pu observer avec soin et très fréquemment le phénomène. Les couches les plus efficaces paraissent être entre 9km et 13km de hauteur ; les couches plus basses (5km à 7km) peuvent d'ailleurs produire aussi l'illumination rose, et ce sont même les seules qui interviennent lorsque la coloration est très faible.
    Ces résultats découlent nettement (2) d'un très grand nombre d'observations, faites en toutes saisons depuis 1902, avec des intensités très variables (en 1902, ces lueurs roses atteignirent un degré d'intensité extrême). Il est possible vraiment qu'ici la surface d'inversion des températures, située à 14km d'altitude et découverte par M. Teisserenc de Bort, joue un rôle important, en limitant supérieurement en quelque sorte les couches capables de produire l'illumination.
    Lueurs jaunes. - Les lueurs jaune verdâtre se produisent à une altitude plus élevée. La même méthode d'observation et de calcul donne comme hauteur moyenne 40km à 50km. Elles ne s'observent pas d'une manière continue ; le 1er juillet 1908, elles étaient particulièrement brillantes ; elles étaient encore assez vives le 31 juillet.
    Lueurs bleu verdâtre. - Ce sont celles qui marquent ordinairement la fin du crépuscule astronomique. Elles ont été souvent employées pour calculer la hauteur de l'atmosphère. Le calcul indique une altitude moyenne de 130km.

Comment expliquer les colorations si variées observées dans ces divers phénomènes ? Une théorie basée uniquement sur la diffraction et la dispersion des rayons lumineux par les particules en suspension dans l'atmosphère explique difficilement ces diverses colorations, surtout dans les lueurs roses. Peut-être faut-il voir là seulement un phénomène de résonance optique exercée par les particules. La possibilité de la résonance optique est encore contestée actuellement. Les expériences de Kossonogoff avec des couches de métaux sur verre, de Bock (1903) avec des gouttelettes de vapeur d'eau et d'acide sulfurique, semblent pourtant décisives ; dans tous les cas, si leur interprétation théorique reste contestable, les phénomènes optiques qu'elles mettent en évidence pourraient tout aussi bien se produire avec les particules de l'atmosphère, les particules les moins élevées et, par suite, les plus volumineuses (tout en restant de l'ordre des longueurs d'onde) donnant les colorations de plus grande longueur d'onde.

  • (1) En juillet dernier, la proportion de lumière polarisée atteignait à 90° du Soleil, et d'une manière à peu près constante, 63 pour 100 en lumière bleue, 57 pour 100 en lumière rouge. Cette proportion a diminué graduellement depuis cette époque, à mesure que s'affaiblissait l'illumination jaune.
  • (2) Les altitudes ont été déterminées en observant, pendant le crépuscule, la marche de la courbe qui dans le ciel, limite la coloration. Pour cela j'ai calculé, aussi exactement que possible, la trajectoire dans l'atmosphère des rayons tangents à la spère terrestre. La courbe décrite par un tel rayon peut être obtenue avec précision. En effet, en désignant, d'une façon générale, par z l'angle avec la verticale d'un rayon issu d'un point P de la surface terrestre, par p le rayon terrestre et par n l'indice de réfraction au point P, on trouve par un calcul simple que, après sa sortie de l'atmosphère, le rayon supposé prolongé passe à une distance du centre de la Terre égale à n p sin z. Cette distance ne dépend en aucune façon des courbes intermédiaires. Connaissant la déviation angulaire du rayon par l'observation astronomique, on peut donc construire exactement en position le rayon lumineux sortant. A une dizaine de kilomètres d'altitude, le rayon coïncide déjà très approximativement avec sa direction définitive, et il est facile d'interpoler pour les couches inférieures.
    Si le rayon est tangent (z=90°), le rayon sortant est sur une droite qui, supposée prolongée, passerait à une distance (n - 1)p = 1860m de la surface terrestre. Pour un observateur extérieur à la Terre, cette dernière se comporterait donc comme si elle avait un diamètre supérieur de 3km,7 au diamètre réel.
    Peut-être pourrait-on expliquer ainsi le fait signalé par M. Durant-Gréville et Dufour, que la trace, observée à travers les nuages élevés, des rayons solaires limitant l'ombre terrestre resterait, si on la supposait prolongée, à une altitude minimum de 1600m.


Vous pouvez retrouver ce document sur le site de la BNF, dans la partie nommée Gallica : http://gallica.bnf.fr.
Le serveur étant souvent saturé, les pages concernées sont téléchargeable directement ici (~190 Ko au format PDF).


Oui. Et donc ? Pas de conclusion ? Non, comme je vous l'ai dit plus haut, je viens simplement de commencer cette petite recherche, partant de la vérification de ce jour qui ne se termine plus. Je suis donc intéressé par toute nouvelle référence à Tunguska.





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