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Voici un extrait du début du livre de Donald E. Keyhoe "Les étrangers de l'espace" dont vous trouverez une présentation dans notre rubrique "Bibliothèque" , section Ufologie. Le Major Keyhoe, après nous avoir décrit son rôle dans l'étude officielle des ovni et ses contacts avec les plus grands noms de l'AIRFORCE ou du Congrès, nous explique ici comment est née cette fameuse chape de plomb qui couvre le phénomène ovni aux USA depuis plus de 50 ans maintenant et dont de nombreux auteurs ufologues se sont fait les principaux accusateurs. On comprend enfin comment s'est instituée cette culture du secret. Ma question, et vous pouvez essayer de m'aider en utilisant le cadre en bas de cette page, est de savoir si Keyhoe s'est lui même fait "déboulonner" suite à ce livre paru dans les années 70 ?

LES ÉTRANGERS DE L'ESPACE - ÉTRANGE SURVEILLANCE     pages 29 à 36

A l'apparition des " soucoupes volantes " à la Une des journaux, en juin 1947, nombreux furent ceux que la nouvelle divertit. J'étais de ces sceptiques. Il nous semblait difficile d'imaginer que nous puissions être observés par une race supérieure, du moins, technologiquement supérieure. De nombreux officiers des Forces Aériennes ne voulaient pas même prendre connaissance des rapports sur les UFOs. Quelques-uns seulement, dont le général Twining, étaient convaincus de la véracité de ces rapports. On ne notait aucun indice des intentions des étrangers de l'espace; mais la crainte d'actes hostiles s'accrut à la suite d'une première poursuite, tragiquement terminée.

  La bibliothèque ufologique
Le 7 janvier 1948, une grande machine ronde descendait sur le Kentucky. Le commandant de la base aérienne militaire de Godman, plusieurs de ses subordonnés, des agents de police de l'Etat et des milliers de citoyens la virent. Comme elle survolait Godman, le capitaine Thomas Mantell, as de la Deuxième Guerre mondiale, et deux autres pilotes de chasse tentèrent de l'intercepter. Les deux sectionnaires perdirent le contact dans les nuages, mais Mantell poursuivit jusqu'à la percée. Bientôt il communiquait avec la tour.

J'ai aperçu la chose... elle est d'aspect métallique et d'une taille énorme... Elle amorce une ascension... Je grimpe à 7 000 mètres. Si elle gagne sur moi, j'abandonne la chasse. "

Ce fut le dernier message. Le corps de Mantell fut retrouvé à côté de son appareil détruit à cent cinquante kilomètres de la base. Un câble de presse annonça bien qu'il avait pris en chasse une soucoupe volante; mais les gens ne prenaient pas encore au sérieux ces récits, et l'on pensa qu'il devait y avoir une raison plus plausible à l'accident.

Cependant, aussitôt après ce drame, le groupe spécial d'études SIGN entrait en fonction à la base aérienne militaire de Wright Patterson. Il était composé de scientifiques et techniciens en renom, et bénéficiait du concours des officiers du Renseignement Technique de l'Air.

Pendant six mois, ses membres analysèrent les témoignages, questionnèrent les pilotes, les contrôleurs radar, et les témoins ayant une formation sérieuse. La plupart des UFOs se présentaient comme des disques avec un dôme, le diamètre atteignant dix fois l'épaisseur au centre. Ils manoeuvraient souvent en formation et pouvaient être suivis à la u au radar. Venaient ensuite des engins de forme elliptique ou " en cigare ", dont certains à deux ponts reconnaissables aux deux rangées de fenêtres. Les deux types étaient également capables de grandes vitesses, d'accélérations foudroyantes et de renversements de marche instantanés. Il était évident qu'ils disposaient d'une puissance motrice de très loin supérieure à tout ce que nous pouvions connaître sur la terre. L'accord unanime des savants et officiels de renseignement se fit sur cette conclusion TRES SECRETE

- Les UFOs sont des véhicules spatiaux venus d'un autre monde, et qui observent la terre pour des motifs inconnus;

- Pour ce qui concerne le cas Mantell, la mort du pilote ne doit pas être considérée comme une preuve d'intention délibérément hostile. La poursuite pouvait être considérée comme une attaque appelant une action défensive.

Le 5 août 1948, une synthèse de situation TRES SECRETE parvenait à l'état-major des Forces Aériennes. La conclusion du groupe SIGN passa sans une seule réserve le cap de la Direction des Renseignements, et arriva ainsi chez le chef de l'état-major, le général Hoyt Vandenberg. Déjà, certains membres du comité spécial et officiers supérieurs ou généraux de l'état-major croyaient que les étrangers se livraient à une exploration de notre planète. Notre monde pouvait être difficile à comprendre, même pour une race avancée. La crainte des maladies terrestres pouvait également justifier un délai. Et il pouvait y avoir des barrières physiques ou mentales rendant malaisée une prise de contact avec les terriens. Tels étaient les arguments invoqués pour maintenir le SECRET jusqu'à plus ample informé.

Mais d'autres membres de l'état-major et du groupe d'étude pressaient Vandenberg de préparer le public aux révélations nécessaires. Ils remontraient au général qu'il serait bien plus dangereux de se laisser surprendre par des développements soudains obligeant à reconnaître hâtivement les faits. Vandenberg rejeta sèchement cet avis. J'ai su plus tard ses raisons par des membres du groupe d'étude, dont le capitaine Edward J. Ruppelt, qui me confia " Le général a dit que ce serait une débandade. Comment aurions-nous pu convaincre le public que les étrangers n'avaient pas d'intentions hostiles alors que nous l'ignorions nous-mêmes ? D'ailleurs, nous n'avions aucune pièce à conviction, aucun vaisseau spatial capturé. Les gens apeurés se seraient accrochés à cet argument pour contrecarrer les conclusions des experts les plus qualifiés. Le général a poussé la volonté de cacher l'affaire jusqu'à ordonner de brûler l'analyse secrète. Mais une copie a été préservée. Le major Dewey Fournet et moi l'avons vue en 1952. " (Le major Fournet était l'observateur de l'état-major au groupe d'étude sur les UFOs.)

L'existence d'une étude TRES SECRETE a été confirmée dans une déclaration écrite, signée du major Fournet et du lieutenant-colonel George Freeman, ancien porte-parole pour les questions d'UFOs, attaché au bureau de secrétaire aux Forces Aériennes. La lettre de Freeman rappelant les conclusions secrètes et les réactions du président de notre souscomité de Londres, Mr Julian J.A. Hennessy.

Après la décision de Vandenberg, le groupe d'étude SIGN fut rebaptisé " GRUDGE " (SIGN : Signe, Indice. - GRUDGE : Ressentiment.) et les Forces Aériennes commencèrent le démolissage systématique des rapports sur les UFOs. En 1949, l'état-major annonçait que tous les rapports avaient été rejetés et que son enquête était terminée.

La déclaration de 1969 ne sera que l'écho de celle de 1949. Et toutes deux ont couvert les opérations secrètes.

Cependant, en 1951 une avalanche d'indiscrétions contraignit l'état-major à reconnaître que l'enquête n'avait jamais été close.

Cela ne devait pas arrêter ses efforts pour ridiculiser les témoins. Certaines de ces attaques prenaient un tour extravagant. Ainsi, le colonel Harold E. Watson, chef du Service de Renseignement à la base militaire de Wright Patterson, déclarait " L'étude de presque tous ces rapports révèle l'existence à l'origine d'un cinglé, d'un fanatique religieux, d'un chien courant de la publicité, ou d'un simple fumiste. "

Au cours des années cinquante, l'USAF s'est efforcée par tous les moyens d'enterrer tous les rapports sur les UFOs. Mais certains cas étaient trop spectaculaires pour être cachés. L'alerte sonna dans la presse pour l'USAF à l'occasion du rapport d'un commandant de bord de la TWA, G.W. Schemel.

L'avion TWA vol 21 venait de passer à la verticale d'Amarillo dans le Texas, route à l'ouest. II était 22 h 15. Altitude 6 000 m. Visibilité voisine de 25 kilomètres. Le commandant Schemel était aux commandes. Son co-pilote effectuait une vérification d'instrument, quand des lumières d'un appareil inconnu se matérialisèrent brusquement à moins de 1 500 mètres. Cette apparition soudaine tenait du mystère.

L'étrange vaisseau approchait à une vitesse fantastique. Schemel eut juste le temps de piquer, l'UFO passa sur lui dans un brouillard lumineux. A travers la porte de la cabine, les cris des passagers parvenaient au commandant. Il arrêta le piqué, passa les commandes au co-pilote et se précipita vers l'arrière.

C'était un désastre. Le piqué avait surpris les passagers sans leurs ceintures, et ils avaient été projetés au plafond. A l'arrêt du plongeon, ils étaient retombés les uns sur les autres au hasard des fauteuils et de la coursive. Une vieille dame, saignant abondamment, cuir chevelu sérieusement entaillé, gisait sur un amas de chapeaux et sacs à main. Sept autres passagers et deux hôtesses étaient également blessés. Plusieurs personnes étaient en proie à des crises de nerfs.

Le commandant Schemel revint rapidement au poste avant et envoya un message à l'aéroport d'Amarillo. Il demanda la procédure d'atterrissage en urgence et l'envoi au terrain des ambulances et des médecins. Dès le matin, la nouvelle se répandait dans tout le pays. L'USAF tenta d'expliquer l'affaire... " l'objet mystérieux n'était qu'un avion ordinaire que Schemel et son co-pilote n'avaient pas su reconnaître. " Mais cela ne pouvait expliquer la terrifiante vitesse de l'engin. Les enquêteurs de l'Aéronautique Civile établirent par la suite qu'il n'y avait pas eu d' " avion ordinaire " à ce moment-là à moins de 80 kilomètres. Mais l'USAF ne voulut jamais admettre qu'il pût s'agir d'un UFO.

Les rapports étrangers ajoutaient aux difficultés des détracteurs des rapports américains. Il y avait eu depuis 1947 des milliers d'observations réparties en soixante pays. Les témoins étaient des personnalités telles que le général Paul Stehlin de l'Armée de l'Air française, le maréchal de l'air australien Sir George Jones, le général A.B. Melville de l'Union Sud-Africaine, et de très nombreux officiers de différentes armes dans presque toutes les nations civilisées.

En certains pays, la présence de vaisseaux spatiaux étrangers a fait l'objet de discussions aux départements de la défense. Mais aux Etats-Unis, le secret n'a fait que se consolider.

En 1966, une nouvelle explosion d'opérations UFOs incitait les membres du congrès, la presse et le public à exiger la vérité. Aux rapports d'observation, se mêlaient évidemment des histoires incontrôlées d'êtres de l'espace.

En Californie, une feuille de chou disait que d'étranges êtres avaient enlevé une jeune fille de dix-neuf ans. Le journal précisait qu'elle était seule sur une plage et qu'un vaisseau spatial avait atterri à côté d'elle. Six humanoïdes à peau bleue et pieds palmés en étaient sortis et s'étaient emparés d'elle. Neuf mois plus tard, elle avait eu un bébé à peau bleue et pieds palmés. Des histoires fantastiques de rapt, des descriptions de monstres velus, des rumeurs de meurtres étranges commis par des étrangers ajoutaient à la tension générale.

Pour éviter une intervention précise du congrès, l'USAF ouvrit un crédit de 523 000 dollars pour une enquête " libre de tout préjugé " confiée à un groupe de l'université du Colorado dirigé par le docteur E.U. Condon. Aux termes du contrat, Condon et autres membres intéressés de l'Université s'engageaient à " mener ce travail dans des conditions de stricte objectivité ". Mais, à peine nommé administrateur du groupe, Robert J. Low proposait une tout autre approche.

Parmi ses suggestions écrites au vice-président de l'université du Colorado. Thurston Marshall et à quelques autres sommités universitaires, se trouvait en effet cet étrange avis (une photocopie du memorandum de Low figure aux dossiers personnels de l'auteur.) :

" Notre étude devrait être menée presque exclusivement par des personnes rejetant absolument ces hypothèses... L'astuce serait, je pense, de présenter l'analyse de telle sorte qu'elle apparaisse au public comme une étude totalement objective'... " .

Pendant plus d'un an, en tant que directeur du NICAP j'ai vu de l'intérieur la manière de travailler du groupe d'étude du Colorado. Comme vous pourrez en juger vous-même par la suite, ce fut une opération bizarre, parfois choquante. La plupart des savants tentèrent d'examiner sérieusement et impartialement les témoignages. Mais des quelque 15 000 rapports disponibles sur les UFOs, dont plusieurs milliers émanaient d'observateurs extrêmement honnêtes et compétents, Condon et Low n'en présentèrent à l'examen qu'une centaine. Certains étaient si peu dignes de foi que nous avions nous-mêmes prévenu les deux hommes contre eux. Très peu de témoins qualifiés furent interrogés.

Sur ces pauvres éléments, Condon bâtit une conclusion de perroquet. Les mots d'ordre de l'USAF étaient répétés presque syllabe par syllabe : aucun secret. Aucun danger UFO. Aucune preuve de l'existence même de tels objets.

Synthèse du groupe d'étude du Colorado et conclusions de Condon furent promptement dénoncées par l'ancien conseiller de l'USAF, Hynek, le membre du congrès J. Edward Roush qui avait présidé les séances de 1968, les techniciens du NICAP et autres scientifiques et techniciens bien informés. Elles étaient dans le même temps durement attaquées par l'Institut Américain de l'Aéronautique et de l'Astronautique qui compte parmi ses 35 000 membres les principaux spécialistes de l'aérospatiale.

Rendu furieux par ces critiques, Condon se laissait aller à un éclat qui devait détruire en l'esprit de ses confrères son image d'investigateur calme et objectif. Il s'en prenait très particulièrement aux éditeurs qui s'étaient intéressés à la question et aux enseignants qui permettaient à leurs élèves de perdre leur temps sur cette " pseudo science ".

" Les coupables, déclarait-il, devraient être fouettés en place publique et bannis à jamais de leurs professions. " (Cette déclaration aux savants et enseignants figure aux dossiers personnels de l'auteur.)

Dans la bataille désormais engagée, la synthèse du Colorado, de par sa non-valeur pourrait accélérer le processus mettant fin au secret. La reconnaissance officielle des UFOs comme vaisseaux spatiaux, étrangers à notre Terre, étonnera des millions d'hommes et en effraiera probablement beaucoup au premier abord. Mais une fois les citoyens avertis des faits et de l'absence actuelle de manifestations hostiles, la nervosité diminuera.

Pendant des années, nous avons dû nous faire à l'idée que nous pouvions être anéantis presque sans avertissement par des missiles intercontinentaux ou lancés par sous-marins. Nous avons appris à vivre sous cette menace parce qu'elle nous était connue. Nous pourrions vivre en connaissant la vérité sur les UFOs, d'autant que le danger a toute chance d'être moins pressant que celui d'une troisième guerre mondiale. Du moins, nous serions mieux préparés à toute éventualité.

Derrière la scène, des personnalités bien placées, opposées au maintien du secret, militent en faveur d'une large enquête, menée sur une base entièrement neuve, à partir de tous les témoignages éludés ou camouflés. Cela peut nous conduire à un retentissant programme à grande échelle, tel que le projet Manhattan d'où devait sortir la bombe A. A ce programme seraient associés des milliers de scientifiques et techniciens dans la perspective d'une technologie avancée des UFOs.

Si nous avions établi la communication au moment où la première suggestion en était faite aux autorités officielles, nous n'aurions déjà plus à nous inquiéter de certains aspects de cette surveillance spatiale.

Une question importante et toujours sans réponse est celle des dommages causés par des UFOs. Dans le rapport d'analyse de l'Académie des Forces Aériennes, se trouvent des indications sommaires de brûlures et autres blessures infligées par des UFOs à des terriens. Il est aussi question d'effets physiques et mentaux.

Ces cas sont relativement peu nombreux - 1 % seulement des personnes approchées par les mystérieux engins. Les lésions peuvent avoir été produites par des erreurs de contrôle ou des défaillances des dispositifs automatiques destinés à tenir à distance les terriens. Mais il est un nombre très réduit de blessures plus graves où la réponse n'est pas si facile. L'USAF a escamoté ou tourné en ridicule les témoignages sur ces cas. Nous devons impérativement déterminer si ces dommages ont été délibérément infligés. Si aucun n'était intentionnel, la possibilité d'actions hostiles ultérieures ne serait pas pour autant à éliminer. Nous devons au plus tôt percer le secret des forces en jeu, et tenter de trouver une parade, même si le besoin ne doit jamais s'en manifester.








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